Une rive naturelle bonifie le paysage et protège le plan d’eau.
La rive
La rive correspond à la bande de terre qui borde les lacs et cours d’eau et qui s’étend vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes eaux. Les milieux riverains sont particulièrement dynamiques et diversifiés puisqu’ils assurent la transition entre le milieu aquatique et le milieu strictement terrestre. Ces milieux sont d’une grande valeur écologique, économique et récréative, sans parler de leur rôle dans la qualité esthétique du paysage !
La bande riveraine
On appelle bande riveraine la zone de végétation permanente qui entoure les lacs et cours d’eau. Celle-ci offre une protection importante pour préserver la qualité de l’environnement des plans d’eau. En effet, la bande riveraine remplit plusieurs rôles essentiels au maintien d’un écosystème sain.


Les rôles de la bande riveraine :
les 4 F
- Freine les sédiments en ralentissant l’eau de ruissellement et en prévenant l’érosion.
- Filtre les polluants, prévenant ainsi la prolifération des algues et des plantes aquatiques, en absorbant les apports de nutriments.
- RaFraîchit le bord de l’eau en fournissant de l’ombrage.
- Favorise la faune et la flore en assurant une température adéquate et un milieu propice à la reproduction, exempt de sédiments.
Il est toutefois à noter que, pour accomplir pleinement ces rôles, la bande riveraine doit être suffisamment large et composée des trois strates de végétation : plantes herbacées, arbustes et arbres.
Les aménagements riverains
Pour un grand nombre de riverains, le choix de vivre au bord d’un lac ou d’un cours d’eau est grandement motivé par le besoin de tranquillité et de beauté des lieux. Fuyant le béton et l’air vicié des zones urbaines, les Québécois retrouvent en campagne des paysages naturels, une faune et une flore diversifiée et un calme inexistant en ville.
Cependant, force est de constater que certains habitants endommagent eux-mêmes cet environnement en y transposant leurs habitudes urbaines. Cette insouciance, bien souvent involontaire, a pour conséquence de faire perdre aux riverains ce qu’ils venaient justement chercher en campagne : la beauté et le calme de la nature. Heureusement, il existe des comportements simples à adopter en tant que propriétaire riverain pour protéger notre lac.
Artificialisation des rives
Le terme artificialisation représente tout ce qui n’est pas naturel au bord d’un plan d’eau. Il s’agit de tout aménagement qui a été réalisé et est entretenu par l’être humain. Ainsi, une rive artificielle est une rive dont les éléments naturels ont été remplacés par des murs de soutènement, des enrochements, du gazon ou de l’horticulture ornementale.

- le remplacement des végétaux de la bande riveraine par du gazon
- l’enrochement, le mur de béton, le mur de bois et le gabion pour soutenir la berge
- le quai et l’abri à bateau
- le remblai
- le débarcadère
- le bâtiment
- le chemin de gravier ou d’asphalte
- le sol mis à nu
- la piscine
- le patio

Muret de pierres

Aires gazonnées

Gabion
LA PROBLÉMATIQUE
Le problème est majeur lorsque l’on retrouve des matériaux inertes en bordure d’un plan d’eau. Ces éléments artificiels contribuent à dégrader la qualité du plan d’eau par plusieurs mécanismes. Par ailleurs, une rive artificielle ne bénéficiera pas des bénéfices d’une bande riveraine proprement végétalisée !

Désavantages d’une rive aménagée artificiellement
- Érosion
- Aucune filtration des polluants
- Réchauffement de l’eau par les pierres, diminution de l’oxygène et disparition de poissons
- Envasement (sédimentation)
- Prolifération d’algues et de plantes aquatiques
- Diminution de la transparence de l’eau

Avantages d’une rive végétalisée
- Stabilisation de la rive par de nombreuses racines
- Filtration des polluants par les racines
- Création d’ombre
- Prévention de l’envasement
- Réduction des algues et des plantes aquatiques
- Conservation d’une eau claire et fraîche, bénéfique aux poissons
Ainsi, la présence d’éléments artificiels et le manque de végétation contribuent à accélérer le processus irréversible de vieillissement (eutrophisation) prématuré d’un plan d’eau. Dégradation de la qualité de l’eau, prolifération des végétaux aquatiques, diminution de la biodiversité… Les conséquences d’une telle eutrophisation sont nombreuses.
Pour en apprendre plus sur l’eutrophisation, consultez notre fiche informative, ainsi que notre article de vulgarisation à cet effet !
La protection des rives
SITUATION
Depuis les 50 dernières années, les rives des lacs et des cours d’eau ont subi des transformations inquiétantes de leurs caractéristiques naturelles. Selon des études menées par le RAPPEL en 1998-1999, plus de 59 % des rives habitées étaient considérées comme étant artificielles et les plans d’eau prenaient en charge une concentration massive de phosphore.
Ces observations alarmantes ont amené le RAPPEL à réaliser le guide Rives et nature, qui se veut un outil pratique toujours d’actualité afin d’aménager les rives d’une manière respectueuse de l’environnement.
Point sur la réglementation
C’est par le Régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral que le gouvernement provincial émet l’importance des milieux humides et riverains ainsi que sa volonté de les protéger. La mise en œuvre de cette politique s’effectue toutefois à l’échelle municipale, par son insertion dans les schémas d’aménagement et de développement des MRC, puis par son intégration dans les règlements d’urbanisme de chacune des municipalités du Québec.
Selon cette politique, la rive est une bande de terre qui borde les lacs et cours d’eau et qui s’étend vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes eaux. La largeur de la rive à protéger se mesure horizontalement. Elle varie de 10 à 15 mètres selon la pente:
- 10 mètres si la pente est inférieure à 30 % avec un talus de moins de 5 mètres,
- minimum de 15 mètres si la pente est supérieure à 30 % avec un talus de plus de 5 mètres (Chapitre I du Règlement sur les activités dans des milieux humides, hydriques et sensibles [RAMHHS]).
Consultez votre municipalité pour en savoir plus sur la réglementation touchant votre bande riveraine.


Pour un terrain respectueux de l’environnement
L’aménagement des terrains riverains menace l’écosystème aquatique.
L’artificialisation des rives, causée par l’ajout d’éléments artificiels et le manque de végétation, contribue à accélérer le processus irréversible de vieillissement (eutrophisation) prématuré d’un plan d’eau.
Voici quelques mesures qui redonneront à votre rive son cachet naturel et son pouvoir de protection du plan d’eau :
- Conserver 50 à 60 % du couvert végétal naturel.
- Conserver une bande riveraine de 10 à 15 mètres.
- Aménager les voies de circulation en biais de façon à prévenir l’érosion et conserver le cachet naturel de la rive.
- Créer, si nécessaire, une ouverture d’un maximum de 5 m de largeur dans la bande riveraine pour accéder au lac.
Il est possible de conserver une vue sur le plan d’eau en mettant en place une ouverture dans les branches de la végétation, appelée fenêtre verte.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur l’aménagement des rives, les techniques de renaturalisation et les espèces végétales adaptées à ces milieux ? Consultez nos fiches informatives !
Pour en savoir plus sur la renaturalisation des rives, téléchargez gratuitement Rives et nature, notre guide de renaturalisation.
Ce guide se veut un outil pratique pour aménager votre rive d’une manière respectueuse de l’environnement. Vous y trouverez des conseils concrets, des propositions d’espèces à planter et plus encore !
Vous avez besoin d’aide pour renaturaliser votre rive ? Nous pouvons vous prêter main forte !

Cette fiche informative est disponible en PDF imprimable.
Vous êtes membres ? Vous pouvez la recevoir gratuitement !
Contactez [email protected]
Sources :
Arbre-évolution (2021). Programme Carbone Riverain – Guide des écoservices des bandes riveraines en milieux agricoles. [En ligne], carboneriverain.org/wp-content/uploads/2021/02/GUIDE_ECOSERVICES_CR_2021.pdf
Association des gestionnaires régionaux des cours d’eau du Québec (AGRCQ) (2017). Fonctions écologiques des cours d’eau et de leurs bandes riveraines. Dans Association des gestionnaires régionaux des cours d’eau du Québec, Guide sur la gestion des cours d’eau du Québec (Granby: AGRCQ, 321 pages). [En ligne], agrcq.ca/wp-content/uploads/2016/11/GuideAGRCQ_Chapitre-4_27032017.pdf
Bande riveraine (http://banderiveraine.org/)
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) et Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides) (2007). Protocole de caractérisation de la bande riveraine (2e édition mai 2009). Québec, MDDEP et CRE Laurentides, ISBN 978-2-55055771-5. [En ligne], environnement.gouv.qc.ca/eau/rsvl/bande_riveraine.pdf
Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Bandes riveraines. Gouvernement du Québec. [En ligne], environnement.gouv.qc.ca/eau/flrivlac/bandes-riv.htm