L’eutrophisation est le phénomène de vieillissement des lacs, qui se caractérise par une augmentation de la productivité et qui engendre des changements importants dans l’écosystème aquatique.

Naturel ou pas?
Ce vieillissement des lacs se produit naturellement à l’échelle géologique, c’est-à-dire sur des milliers d’années, voire des centaines de milliers d’années. Toutefois, le processus se trouve fortement accéléré par les activités humaines qui causent une augmentation des apports en nutriments et en sédiments, au point tel qu’il peut se compléter en une dizaine d’années seulement!

Qu’est-ce que l’eutrophisation?

Dans un plan d’eau jeune et en santé, les éléments nutritifs sont présents à de faibles concentrations et assurent une croissance normale des plantes aquatiques et du phytoplancton (algues microscopiques et cyanobactéries). Si le phosphore devient trop abondant dans un lac, il entraîne rapidement une croissance excessive des végétaux aquatiques. Cet envahissement cause une augmentation de la matière organique, dont la décomposition engendre une diminution de l’oxygène dissous.

Schéma illustrant les étapes clés du processus d’eutrophisation des lacs

Pour en savoir plus sur le processus d’eutrophisation, consultez notre article de vulgarisation :

Une eutrophisation accélérée cause donc une détérioration rapide de la qualité des eaux. Non seulement la qualité esthétique, le goût et l’odeur de l’eau sont affectés par l’eutrophisation, mais la composition de la faune, dont celle des espèces de poissons d’intérêt sportif, est également modifiée. La santé et la pérennité du plan d’eau ainsi que les différents usages humains sont donc grandement affectés par l’eutrophisation accélérée des lacs!

L’eutrophisation est le processus d’évolution des lacs qui passent du stade oligotrophe à eutrophe.

Le saviez-vous?

Dans le sud du Québec, les lacs datent de la fin de la dernière période glaciaire, soit il y a environ 12 000 ans. Ces lacs peuvent donc être considérés comme étant « jeunes » : ils se situent au début de leur cycle d’évolution.

Niveaux trophiques

On peut classer les lacs en trois grandes catégories trophiques, selon leur stade d’eutrophisation :

Niveau trophique

Oligotrophe

(peu nourri)

Caractéristiques

Lacs pauvres en matières nutritives et contenant plusieurs espèces d’organismes aquatiques, chacune d’elles étant représentée en nombre relativement faible. L’eau se caractérise par une grande transparence, une importante teneur en oxygène et peu de matières organiques.

Niveau trophique

Mésotrophe

Caractéristiques

Lacs qui se situent entre les lacs oligotrophes et les lacs eutrophes. Par rapport aux lacs oligotrophes, on y note une augmentation de la quantité de matières organiques et des organismes aquatiques (végétaux, animaux, bactéries).

Niveau trophique

Eutrophe

(bien nourri)

 

Caractéristiques

Lacs riches en matières nutritives. Ces lacs sont relativement peu profonds, recouverts d’une large ceinture de végétation aquatique et on y note la présence d’espèces de poissons peu exigeants en oxygène. Le fond est couvert de sédiments riches en matières organiques.

Impacts des activités humaines

Malheureusement, les activités humaines (urbanisation, villégiature, activités agricoles, forestières et industrielles) accélèrent le processus d’eutrophisation des lacs en augmentant significativement les apports en :

  • nutriments (principalement le phosphore et l’azote);
  • sédiments (particules de sol).

D’une part, les apports en matières nutritives, provenant entre autres d’installations septiques mal entretenues ou d’usages excessifs de fertilisants, causent une augmentation excessive de la productivité des végétaux aquatiques. D’autre part, les apports en sédiments, provenant essentiellement de l’érosion des sols du bassin versant envasent le fond et contribuent également à l’eutrophisation accélérée du plan d’eau.

Les principales sources de nutriments:

  • Sols mis à nu (coupes forestières, agriculture, chantiers de construction, érosion et entretien des fossés)
  • Engrais domestiques (pour pelouses, platebandes, etc.)
  • Engrais agricoles (engrais chimiques, lisiers, etc.)
  • Eaux usées (domestiques, municipales)
  • Détergents, lessives et savons
  • Érosion des rives
  • Rejets de sites d’enfouissement
  • Rejets industriels

Pollution de l’eau

Les différents polluants sont émis dans l’environnement sous forme de gaz, de substances dissoutes et de particules. Ils rejoignent les milieux aquatiques par des retombées atmosphériques (pluies acides), le ruissellement (nutriments, pesticides, etc.) ou encore, lors de déversements directs.

Les formes de pollution

Pollution ponctuelle

Lorsqu’on parle de pollution ponctuelle, les polluants proviennent d’un point unique et localisable. Par exemple, les rejets domestiques, les rejets industriels, les effluents d’eaux usées entrent dans cette catégorie. Cette forme de pollution est plus facilement identifiable et facile à contrôler.

Pollution diffuse

La pollution diffuse provient de l’ensemble du territoire. Les polluants vont rejoindre les écosystèmes aquatiques avec le ruissellement ou suite à leur infiltration dans le sol. Les épandages de pesticides ou d’engrais et les retombées atmosphériques en sont des exemples. Cette forme de pollution exige des interventions plus vastes et plus intégrées aux pratiques quotidiennes.

Les types de pollution

Nutritive

Pollution provenant de la surabondance, dans les écosystèmes aquatiques, d’éléments nutritifs, tels que le phosphore et l’azote. Les eaux usées ainsi que les fertilisants agricoles et domestiques en sont les principales sources.

Exemples de polluants:

  • Phosphates
  • Nitrates
  • Détergents
  • Engrais

Sources principales:

Eaux usées et autres effluents domestiques, urbains et agricoles

Conséquences:

Ce type de pollution entraîne l’accélération de l’eutrophisation des milieux aquatiques.

Microbiologique

Pollution associée à la présence dans l’eau de bactéries et de virus provenant principalement des matières fécales d’origine domestique ou agricole.

Exemples de polluants:

  • Bactéries
  • Virus
  • Champignons

Sources principales:

Effluents urbains et agricoles

Conséquences:

Ce type de pollution présente un risque pour la santé humaine et animale.

Par des substances toxiques

Pollution associée à la présence de substances qui peuvent causer la mort, des mutations génétiques ou toutes sortes d’anomalies chez les organismes ou leur progéniture. Les rejets dans l’environnement de métaux lourds, de BCP, de pesticides, de résidus pétroliers polluent les milieux aquatiques.

Exemples de polluants:

  • Pesticides (insecticides, herbicides, fongicides)
  • Organochlorés (BCP, solvants)
  • Métaux et métalloïdes (mercure, plomb, aluminium, arsenic)
  • Hydrocarbures (pétrole et dérivés)

Sources principales:

Agriculture, industries,effluents urbains, pluies acides, combustion, transports

Conséquences:

Ce type de pollution présente un risque pour la santé humaine et animale

Pour connaître les bonnes pratiques à adopter pour protéger son bassin versant et son plan d’eau, appuyez-vous sur notre fiche informative et notre guide :