L’organisme Action lac Waterloo et la Ville de Waterloo ont travaillé en collaboration pour implanter des jardins intelligents afin de préserver l’or bleu du lac situé au cœur de la municipalité. Voici l’histoire de cette belle collaboration qui a mené à des changements concrets sur le terrain.
À l’origine, le lac Waterloo n’était qu’une petite rivière entourée d’arbustes qui assuraient la stabilité des sols et le maintien de la qualité de l’eau. Le lieu était alors parfait pour fonder un village, qui devint par la suite une ville où un barrage fut érigé ce qui transforma le cours d’eau en lac. À partir de ce moment, Waterloo est entrée en pleine période d’industrialisation et il était normal, à cette époque, pour les usines de se débarrasser de leurs déchets dans l’étendue d’eau bordée de magnifiques forêts d’érables et de pins blancs… La qualité de l’eau du lac a dégringolé, d’autant plus que le ministère des Transports et les municipalités environnantes utilisaient les endroits bas et marécageux comme sites d’enfouissement sanitaire.
Une vague de changement
Un temps est alors venu; celui de renverser cette triste situation. Quelques groupes engagés, des municipalités et le gouvernement ont pris des mesures pour éviter que les déchets et les eaux usées soient envoyés vers le lac. Bien que ces actions fussent essentielles à la survie du lac, ce dernier continua de vieillir prématurément. C’est un grave problème puisqu’il se situe à la tête de la rivière Yamaska Nord, laquelle fournit de l’eau potable pour les 69 000 résidentes et résidents de Granby, mais également pour 260 000 autres personnes habitant sur le territoire du bassin versant.
Comme l’eau du lac se détériorait depuis plusieurs années, Action lac Waterloo, dont la mission est de réhabiliter la santé du lac urbain et de valoriser son bassin versant, recherchait activement des solutions pour remédier à l’eutrophisation prématurée.
Les jardins de pluie
L’idée des jardins intelligents a fait surface. Ayant offert une proposition à l’organisme, trois étudiantes en génie civil de l’Université de Sherbrooke ont étudié la possibilité de conception d’aires de biorétention. Le projet, qui a été accueilli de manière plus que favorable, s’est concrétisé au printemps 2018 alors qu’Action lac Waterloo a pu bénéficier de la collaboration et de l’intérêt marqué de la Ville de Waterloo qui, dans un contexte de changements climatiques, souhaitait sensibiliser ses citoyennes et citoyens à adopter de bonnes pratiques de gestion des eaux pluviales sur l’ensemble de son territoire.
Un jardin de pluie sert à retenir les eaux de ruissellement et à filtrer le phosphore avant qu’il n’arrive au lac, et ce, dans le but de l’aider à se régénérer, tout en évitant de le salir. D’ailleurs, si vous voulez en apprendre davantage, notre directeur général, Jean-François Martel, a donné une conférence sur ce type de gestion des eaux pluviales lors d’une soirée organisée par Action lac Waterloo.
Un partenariat réussi
En 2020, la Ville a aménagé des jardins pluviaux au parc des Générations, jardins pour lesquels le RAPPEL a été mobilisé afin de réaliser les plans et devis. Et comme il n’est pas suffisant de créer des aires de biorétention (jardins intelligents) sur les terrains municipaux, les citoyens et citoyennes ont aussi accès à une aide financière de la Ville et à un programme d’accompagnement offert par Action lac Waterloo pour en construire sur leur propriété.
L’implantation d’un nombre suffisant de jardins intelligents sur des terrains publics et privés demeure essentielle pour qu’il y ait un réel impact. D’autant plus que la présence de végétation contribue à améliorer esthétiquement Waterloo!
Cette histoire à succès démontre bien le potentiel immense de la collaboration entre les associations de protection de lacs et les municipalités. Nous félicitons Action lac Waterloo et la Ville de Waterloo pour ce beau projet, ainsi que tous les acteurs qui s’engagent quotidiennement dans la protection de l’eau.
*Le RAPPEL travaille aussi avec la Ville de Waterloo et Action lac Waterloo concernant les actions à prendre face au myriophylle à épis. Pour en savoir davantage, c’est par ici.