En 2022, le RAPPEL célébrait son 25e anniversaire. Pour l’occasion, nous vous proposons une série d’articles, en trois temps, afin de revisiter l’histoire de ce fascinant regroupement. Bonne lecture !
Comme cela a été relaté dans le premier article concernant l’histoire du RAPPEL, l’organisation connut des débuts fulgurants. Après nombre de coups d’éclats et de grandes réussites, l’organisme à but non lucratif (OBNL) continua d’évoluer pendant plusieurs années. Toutefois, le parcours du RAPPEL ne fut pas un long fleuve tranquille.

Vous voulez en savoir plus sur la naissance et l’histoire du RAPPEL ?

Chapitre 6 : Dans les moments difficiles, l’heure des choix

Défis financiers

Comme bien d’autres organisations, le RAPPEL a souffert à un certain moment de la difficulté à financer ses activités.

En 2006, le conseil d’administration abordait d’ailleurs en assemblée générale les problématiques de la recherche de financement. Les membres ont alors été informés que l’organisation investissait trop de temps et d’énergie dans le démarchage de subventions supportant divers projets. Durant cette période, les activités éducatives étaient au cœur des activités du regroupement. Ces activités étaient soutenues financièrement par le gouvernement. Parmi les projets, citons l’exposition itinérante « Où est cachée la mouchetée ? », et l’activité destinée aux écoles primaires « La forêt, un milieu de vie ».

Jean-Claude Thibault, et son père spirituel, Tony Le Sauteur à la pépinière de Lanoraie avant sa fermeture
Atelier de plantation à Dudswell animé par le RAPPEL en 2005, dans le cadre de l’activité destinée aux écoles primaires « La forêt, un milieu de vie ».
Atelier avec une classe en 2005, à l’école primaire Beaulieu de Sherbrooke, dans le cadre de l’activité destinée aux écoles primaires « La forêt, un milieu de vie ».
Jean-Claude Thibault, et son père spirituel, Tony Le Sauteur à la pépinière de Lanoraie avant sa fermeture
Exposition itinérante « Où est cachée la mouchetée ? » en 2008.
Exposition itinérante « Où est cachée la mouchetée ? » en 2008.
De plus, à ce moment, pour pouvoir offir des services professionnels aux associations à des prix abordables, ceux-ci devaient être subventionnés. Les demandes de financement se trouvaient donc parfois priorisées au détriment du service à la clientèle et de la mission principale du RAPPEL. En parallèle, les surplus accumulés au fil des ans par le RAPPEL étaient à peine suffisants pour jouer le rôle de liquidités requises en encaisse pour préparer les demandes de subvention.

C’est ce que relate Denis Bachand, président du RAPPEL de 2007 à 2016 :

« Pour plusieurs, le RAPPEL devait tout simplement rendre l’âme en 2007, au motif qu’aucune subvention n’allait désormais en assurer les frais de fonctionnement. » – Denis Banchand 

Si le RAPPEL a pu compter sur d’importantes subventions gouvernementales pour développer des projets novateurs dans le cadre de ses missions éducatives, la disparition de ces sources de financement eut un effet brutal. En effet, les autres bailleurs de fonds du RAPPEL commencèrent eux aussi à se rétracter. Le vice-président de l’époque, Jean Pouliot, corrobore l’histoire :

« Ça devenait donc un choc brutal quand les entrées de fonds ont cessé. Au niveau du personnel, on a réduit au minimum et on se disait : “On va pouvoir tenir encore une année, deux années…” ». Jean Pouliot

Denis Bachand fut président du RAPPEL de 2007 à 2016. Il était alors également représentant du Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) et membre du conseil d’administration du COGESAF, qui venait d’être créé par le gouvernement en même temps que plusieurs autres organismes de bassins versants à travers le Québec. Durant sa présidence, M. Bachand a été témoin de nombreuses premières fois : achat d’un premier camion et d’un premier bateau (d’occasion), et l’avènement d’un premier carnet de commandes de services dans les 6 chiffres.

Denis Bachand, président du RAPPEL de 2007 à 2016

Jean Pouliot, ancien vice-président du RAPPEL
Dans les années 2000, Jean Pouliot était président de l’Association pour la protection du lac Orford. C’est dans ce contexte qu’il entra en contact avec le RAPPEL pour certains dossiers. Par la suite, il fut approché par les administrateurs du RAPPEL pour siéger à leur conseil d’administration. Il a ainsi été administrateur du RAPPEL à partir de 2005 et vice-président de 2006 à 2018, à l’époque où présidait Denis Bachand. M. Pouliot a notamment assumé le titre de vice-président à la direction et chef des opérations. Il a ainsi joué un rôle crucial dans la réussite de la transition en coopérative du RAPPEL.

Une solution à l’horizon

À ce moment, deux options s’offraient aux administrateurs. Jean-François Martel, qui était chargé de projets pour le RAPPEL à l’époque, s’en souvient clairement :

« J’ai assisté à ma première assemblée générale en 2009. À ce moment-là, le sujet était : est-ce que l’on ferme l’organisme ou est-ce que l’on devient une entreprise d’économie sociale ? » Jean-François Martel

Une entreprise d’économie sociale (EES) est une organisation qui exerce des activités économiques à des fins sociales. Elle vend ou échange des biens et des services dans le but de répondre aux besoins de ses membres, plutôt que dans le but de faire du profit.
Les services qui avaient fait la renommée du RAPPEL, soit les suivis de qualité de l’eau, les renaturalisations des bandes riveraines et le programme SAGE, ne pouvaient pas apporter de financement récurrent au regroupement. L’idée de vendre les services du RAPPEL se démarqua comme solution aux manques financiers. L’entreprise d’économie sociale se présentait ainsi comme une piste réaliste pour financer les activités du RAPPEL.

« La seule chose importante qui faisait consensus : il faut absolument conserver l’expertise qui s’est développée au RAPPEL. » Claude Desautels

« Il fallait se positionner : satisfaire nos membres et se positionner comme des experts-conseils.  » — Jean-François Martel

 

Bien que cette démarche d’autofinancement aurait pu se poursuivre en tant qu’OBNL, le système de coopérative encadré par la Loi sur les coopératives s’imposait comme choix.

« La loi sur les coopératives offre une structure juridique et organisationnelle mieux adaptée aux dures réalités d’un marché très concurrentiel. Ceci, tout en répondant aux besoins de stabilité et de rigueur dans la poursuite d’une vie associative de qualité, qui s’appuie sur des valeurs de justice, de solidarité et d’entraide. » — Denis Bachand

La formule coop permettait également de régler le problème irritant des cotisations annuelles qui étaient exigées par l’ancien OBNL. En effet, dans la formule coop, après le paiement des parts sociales, aucune cotisation annuelle n’est requise, quelle que soit la grosseur de l’association membre.

« À l’époque, certaines associations avaient un peu de difficultés avec la cotisation. À deux dollars par membres, une association de 400 membres trouvait que le service était petit pour l’argent investi, surtout comparativement à une association de 40 membres ! » — Claude Desautels

Avec l’équipe du RAPPEL depuis 2009, Jean-François a supervisé différents projets qui concernent entre autres la caractérisation des milieux aquatiques, la restauration des rives, l’élaboration de diagnostics de bassins versants et de plans directeurs de lacs, et œuvre également à la conception de plans de contrôle de l’érosion et de gestion des eaux de Ruissellement. Jean-François met à contribution ses compétences pour concevoir et recréer des milieux humides et hydriques hautement fonctionnels qui jouent un rôle écologique crucial de « stations d’épuration naturelles ». Il agit maintenant à titre de directeur général du RAPPEL.
Jean-François Martel, directeur général du RAPPEL depuis 2009
Claude Desautels, ancien administrateur du RAPPEL
Claude Desautels a assisté à sa première assemblée générale du RAPPEL en 2011 alors qu’il était représentant de l’Association protection de l’environnement lac Stukely. Cette assemblée se déroula, selon son souvenir, dans une atmosphère assez morose. À cette époque, la poursuite des activités du RAPPEL était menacée et l’avenir n’avait rien d’emballant. Il a malgré tout accepté d’être élu sur le Conseil d’orientation (c’est ce conseil qui avait la charge d’élire les administrateurs au départ). Il a par la suite accepté de devenir administrateur du conseil d’administration du RAPPEL et il y est resté jusqu’en 2018. Monsieur Desautels possédait une bonne expérience en lien avec les groupes communautaires, les organisations à but non lucratif et la formule coopérative. Il a grandement contribué aux nouveaux règlements du RAPPEL et a participé à la première planification stratégique du RAPPEL.
Malgré tout, l’idée de transformer l’organisme à but non lucratif fut loin de faire l’unanimité. Au sein même du conseil d’administration, certains défendaient l’idée qu’il était du devoir de l’État de subventionner les actions réalisées dans un contexte de protection des milieux naturels. De plus, les services du RAPPEL étant financés en partie par le gouvernement durant cette période, ils ne reflétaient pas les coûts réels déboursés, que ce soit en matière de matériaux ou d’expertise scientifique. Il fut d’autant plus difficile d’imaginer les nouveaux prix qui seraient impliqués par un autofinancement.

« On craignait de perdre notre mission de base qui est de sensibiliser, éduquer, faire en sorte que les gens se rendent compte de ce qui est important pour protéger l’eau d’un lac et son Bassin versant. D’un autre côté, on mettrait en avant des services d’expertise qui pourraient être vendus et nous apporter des revenus. Ça ne s’oppose pas nécessairement. Je pense d’ailleurs qu’aujourd’hui, cette double dimension reste encore très présente dans la vision du RAPPEL. »  Lucie Domingue

Très engagée au sein de l’Association pour la protection du lac Elgin, où elle a agi à titre de présidente du conseil de 2014 à 2021, Lucie Domingue est devenue membre du conseil d’administration du RAPPEL en 2014, et y a exercé la fonction de trésorière jusqu’en 2018. Son expertise en gestion, plus particulièrement en stratégie organisationnelle et gestion des ressources humaines, ont fait d’elle un pilier de la transformation du RAPPEL, d’organisme à but non lucratif à coopérative de solidarité, une entreprise d’économie sociale. Encore aujourd’hui, elle est membre du Comité des ressources humaines du conseil d’administration du RAPPEL et membre du conseil d’administration de l’Association pour la protection du lac Elgin.

Lucie Domingue

Chapitre 7 : Un virage effrayant soutenu par des acteurs engagés

Prise de décision

Dès 2009, le RAPPEL eut pour objectif de se positionner comme entreprise d’économie sociale tout en gardant son esprit d’entraide. Au Québec, la période d’après 2010 fut d’ailleurs marquée par la mise en valeur du système coopératif grâce à d’importantes organisations, telles que les caisses Desjardins.

Lors de l’AGA de 2014, il y eut une proposition de transformer le RAPPEL en une coopérative de solidarité et un comité fut formé pour analyser cette proposition. Le comité, composé de Mme Lucie Domingue, M. Claude Desautels et M. Jean Pouliot, fut soutenu par Mme Sandra Molina, de la Coopérative de développement régional de l’Estrie, qui fournit une assistance technique tout au long du processus, notamment en participant à quelques réunions de travail et en fournissant des documents légaux expliquant la procédure à suivre. Le comité se réunit à quatre reprises, ce qui mena à la rédaction d’un rapport présentant les avantages et les inconvénients de la transformation en une coopérative. D’ailleurs, lors de l’assemblée générale spéciale de 2015, Lucie Domingue présenta les nombreux avantages à l’assemblée : tout en maintenant la mission du RAPPEL, le capital social deviendrait un levier pour se doter d’un plan d’affaires, générer des revenus, développer des marchés potentiels, faire des alliances, des acquisitions, retenir les employés et développer leur expertise.

« Ce mode de gouvernance participative a fait ses preuves dans plusieurs secteurs clés de l’économie sociale, et pourquoi pas désormais dans celui de la protection de l’environnement ? » Denis Bachand, ancien président du RAPPEL

« Un membre est égal à un vote, tout comme dans un OBNL. On gardait la même assemblée générale, les mêmes membres, le même conseil d’administration. C’est possible d’avoir une entreprise d’économie sociale qui est capable de redonner et d’être présente pour ses membres. Les associations et les clients sont ce qui fait la force d’une coopérative en tant que telle. »  Jean-François Martel

C’est à la suite de deux assemblées générales que la décision finale fut adoptée le 25 avril 2015 : le RAPPEL devenait alors une coopérative de solidarité commercialisant ses services.

Développer les services

Le changement vers une entreprise d’économie sociale, puis en coopérative, impliqua une modification d’état d’esprit qui ne se fit pas en un jour. Le mot d’ordre du regroupement fut ainsi de vendre ses services pour être capable d’assurer sa mission à long terme, tout en gardant un esprit coopératif, à l’image d’un OBNL. En une phrase : chercher de l’argent pour mieux servir les membres.

À ce stade, la présence de Jean-François Denault, directeur général du RAPPEL à mi-temps, fut fortement appréciée. En effet, M. Denault apporta un soutien déterminant à la transition en entreprise d’économie sociale. Un effort particulier fut mis en place dans la formation face à ce nouveau mode de fonctionnement. Celle-ci passa notamment par différentes rencontres stratégiques afin d’en apprendre plus sur l’émergence des coopératives.

« On avait demandé des avis et des conseils, et on a essayé d’avoir des subventions pour migrer vers la formule coopérative et survivre, malgré le fait que l’on soit très serré budgétairement parlant. »  Jean Pouliot

L’objectif fut ainsi d’autofinancer le RAPPEL, tout en offrant des services à des prix concurrentiels. Pour ce faire, les dépenses devaient être réduites au strict minimum.

« J’ai proposé qu’on développe les stabilisations de Rive, mais l’équipe trouvait cela risqué. Je leur ai dit « si on ne prend pas de risques, ça va s’arrêter là pour l’organisation ». Une personne dans l’équipe n’était pas réticente à prendre ce risque et c’était Jean-François Martel. » — Jean-François Denault

Jean-François Denault, (à droite) en compagnie de Denis Bachand
Jean-François Denault fut directeur de la Coopérative du développement régional de l’Estrie pendant une douzaine d’années à partir des années 90 jusqu’au début des années 2000. Par la suite, il posséda sa propre compagnie de consultation et fut conseiller en intervention pour le financement des entreprises. Il a occupé le poste de directeur général au RAPPEL de 2010 à 2014. Il a joué un rôle déterminant dans la stratégie de développement avant de céder sa place de directeur général à Jean-François Martel, qu’il trouvait tout désigné pour le poste et pour relever les nombreux défis qui se présentaient à la coopérative.

Naissance de la coopérative

Avril 2015 fut alors le fondement du regroupement que nous connaissons aujourd’hui : RAPPEL — Coopérative de solidarité en protection de l’eau, sur des valeurs de partage, d’équité et d’entraide. Afin de garder en vue cet idéal, une très grande attention a été portée à la promotion et la mise en œuvre de bonnes pratiques dans les bassins versants, qui ne faisaient pas l’unanimité à cette époque. C’est même par « une vigilance sans précédent jumelée à une discipline sans failles » que Denis Bachand décrivait les efforts à effectuer pour propager les bonnes pratiques sur les bassins versants, et atteindre l’objectif du RAPPEL.

Les objectifs généraux avancés ? Développer de nouveaux supports et outils de prévention et de sensibilisation, et élargir l’offre de services sur le terrain. D’ailleurs, la relation entre le CREE, le RAPPEL, le COGESAF et le ROBVQ était essentielle. Les organismes de bassins versants étaient responsables de produire les plans directeurs de l’eau pour l’ensemble du Québec. Les actions terrain à réaliser dans le cadre de ce plan allaient désormais constituer un marché prioritaire pour la nouvelle coopérative.

Chapitre 8 : L’envol de la coopérative

Le RAPPEL – Coopérative de solidarité en protection de l’eau d’aujourd’hui, c’est ainsi la concrétisation des objectifs du regroupement précoopérative… mais plus encore !

Notre mission

Promouvoir la protection des lacs, cours d’eau et milieux humides du Québec et soutenir, par notre expertise, les personnes et les organismes qui y sont engagés

Afin d’atteindre cette mission, une attention particulière est encore aujourd’hui apportée au maintien d’une équipe stable et solide, dont les valeurs sont de toujours mieux répondre aux besoins des membres et clients. Ces travailleurs permanents ou saisonniers sont ainsi les premiers porteurs des valeurs du RAPPEL.

Être une coopérative de solidarité donne également un certain pouvoir aux employés, ce qui a un effet non négligeable sur leur sentiment d’appartenance et leur engagement. Guillaume Miquelon et Bernard Mercier, chargés de projets seniors au RAPPEL depuis près de dix ans, l’expliquent bien :

« Cette transition a fait du bien aux employés. Ça permet de trouver des solutions qui sont plus optimales entre les préoccupations de la direction générale et celles des employés. » — Guillaume Miquelon

« J’ai siégé au conseil d’administration du RAPPEL pendant au moins 4-5 ans. C’est vraiment intéressant parce que l’on se sent vraiment partie prenante de l’entreprise : on se sent écouté et entendu en tant que travailleur membre. Lorsque l’on siège sur un CA, on représente nos collègues, on amène un point de vue “terrain”. » Bernard Mercier

Guillaume s’est joint à l’équipe du RAPPEL en 2014. Il cumule plus de 12 ans d’expérience en caractérisation de cours d’eau et de bassins versants, ainsi qu’en conception de projets de restauration du milieu naturel. Au cours de sa carrière, il a participé à la concrétisation de nombreux projets gouvernementaux, municipaux et privés de stabilisation de Berge, d’aménagement et de restauration de cours d’eau, ainsi que d’aménagement de bassins de Sédimentation et de rétention. Bien plus qu’un géomaticien généraliste, Guillaume met à contribution sa grande compréhension des enjeux et guide l’équipe dès l’élaboration d’un projet.
Guillaume Miquelon, chargé de projets senior
Bernard Mercier, chargé de projets senior
Bernard Mercier a joint le RAPPEL comme employé au printemps 2013. Depuis, il a supervisé de multiples projets d’envergure à titre de chargé de projet senior. En plus des travaux de terrain, dont ceux réalisés chez Graymont, Bernard a accompagné plusieurs clients dans le processus de demande de certificat d’autorisation auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), notamment pour des travaux d’aménagement de cours d’eau et de contrôle des plantes aquatiques. Il est l’auteur principal du guide produit par le RAPPEL intitulé Guide pour contrer l’érosion des chemins forestiers.
Le RAPPEL, c’est encore et toujours un conseil d’administration (CA) impliqué dans les directions du regroupement. Formé majoritairement de membres faisant partie d’associations (5 sièges sur 9), le CA du RAPPEL regroupe des profils variés, qui apportent des points de vue différents. Une chose les lie cependant : ce sont des acteurs engagés dans la santé des écosystèmes aquatiques et envers la coopérative.

Organigramme du RAPPEL

 

Le modèle coopératif, encore plus précisément la coopérative de solidarité, offre la possibilité de regrouper tous les acteurs de protection des plans d’eau en une même mission. Il permet de combiner une vocation de bien-être des employés et de service aux membres, avec une vocation de regroupement, d’entraide, de solidarité et de partage, comme le mentionne Denis Lalumière, président du RAPPEL de 2021-2023. M. Lalumière a tenu, et tiens encore, un rôle majeur dans l’envol de la coopérative. Il guida notamment la première planification stratégique, qui posa les bases du RAPPEL que l’on connaît aujourd’hui.

Denis Lalumière a fait carrière dans le réseau de la santé et des services sociaux. Il a occupé plusieurs postes, dont celui de responsable des programmes au CLSC de la MRC du Haut-Saint-François et de directeur général du CLSC de Sherbrooke et du CSSS-IUGS. Il a été sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux de 2008 à 2012. Depuis 2012, il offre des services-conseils en stratégie organisationnelle et gestion, de même que des services de coaching auprès de dirigeants et de cadres. De 2017 à 2021, il a été maire de la Municipalité de Stratford, président du Comité consultatif en environnement de la MRC du Granit et représentant de cette MRC au conseil d’administration du COGESAF. Il s’implique au sein de l’Association pour la protection du lac Elgin depuis plusieurs années. Devenu membre du conseil du RAPPEL en 2017, il en a été le président de 2021 à 2023 et est maintenant le vice-président.

Denis Lalumière

« Notre différence avec une entreprise privée d’expert-conseil, c’est qu’on travaille avec les gens. On offre la possibilité aux associations de travailler avec nous, de fournir des bénévoles et de la main-d’œuvre, ça fait baisser les coûts des travaux. Ils participent, ça favorise les échanges et ça donne un sentiment d’appartenance. On partage avec les associations, on fournit une expertise, un soutien. »  Bernard Mercier

La mission du RAPPEL, c’est en effet grâce aux membres qu’elle est atteignable. Ce sont eux qui donnent un sens à la coopérative, étant des acteurs de première ligne agissant pour la santé de leurs plans d’eau. Sentinelles essentielles attentives et présentes sur l’ensemble des bassins versants, les membres du RAPPEL sont au cœur des projets réalisés.

Grâce au principe coopératif stipulant qu’un membre égal un vote, les membres restent au cœur de toutes les grandes décisions du RAPPEL. En effet, leur soutien à la coopérative leur donne la possibilité d’apporter leur voix aux directions futures, qui sont décidées lors des assemblées générales annuelles. Les membres ont ainsi la possibilité de porter leurs priorités, leurs besoins et leurs préoccupations au-devant de la scène. De plus, ils bénéficient tout particulièrement de nombreux outils didactiques du RAPPEL gratuitement, dans le but d’améliorer leurs pratiques dans leur bassin versant.

« L’éducation des citoyens, ça amène une prise de conscience. Quand on les implique dans la prise de données et dans le suivi de leur lac, ils vont changer de comportements pour protéger leur lac et adopter de bonnes pratiques sur leur propriété et dans le bassin versant. » — Mélissa Laniel

Mélissa Laniel, , coordonnatrice de l’équipe « LAC » et des services associatifs

Vulgariser les connaissances scientifiques, mobiliser les acteurs de l’eau et proposer des solutions concrètes afin de protéger la santé des lacs : voilà les motivations que Mélissa a eu la chance de mettre en œuvre durant 14 ans dans le cadre de son emploi au Conseil régional de l’environnement des Laurentides. C’est avec enthousiasme qu’elle a rejoint les rangs du RAPPEL à l’été 2021, avec comme objectif de faire rayonner son expertise en élargissant son champ d’action à l’ensemble des associations de lacs du Québec.
C’est ainsi avec l’aide de ses membres sensibilisés et mobilisés pour améliorer les pratiques sur les bassins versants que le RAPPEL agit à grande échelle dans la protection des lacs, cours d’eau et milieux humides québécois.

Un nouveau chapitre qui commence

Finalement, quelques années plus tard, la coopérative RAPPEL compte plus de 350 membres dans 11 régions administratives, dont plus de 160 associations et une trentaine de municipalités. Notre santé financière est favorable à la prospérité, et nous avons toujours autant le souci de faire vivre notre mission et nos valeurs.

La suite? À nous de la dessiner ensemble… Où se dirige le RAPPEL dans les prochaines années ? C’est le thème de notre troisième et dernier article à paraître dans quelques mois. Restez à l’affût!

 

Merci à toutes ces personnes qui nous ont gracieusement offert leur témoignage et leurs archives pour ce travail de reconstitution. Et un merci tout particulier à Nicolas Gendron et Solange Barrault pour leur contribution précieuse à la recherche et à la rédaction de cet article.