Qu’est-ce que c’est, l’eutrophisation ?
Le mot eutrophisation vient du grec «eu» et «trophê» signifiant respectivement «bien» et «nourriture».



Nutriments et sédiments : ennemis publics numéro 1
La matière organique est ici formée principalement de végétaux en décomposition. Cette matière sera ensuite consommée par les micro-organismes, qui vont la transformer en particules encore plus fines. C’est cette action de décomposition de la matière organique qui va générer du carbone organique dissous, responsable de la diminution de la transparence de l’eau, et de sa coloration en brun.

Schéma illustrant les étapes clés du processus d’eutrophisation des lacs


Des nutriments vont venir accompagner ces sédiments lors du passage de l’eau sur et dans les sols du bassin versant. Ces nutriments proviennent également des activités humaines sur le territoire – telle l’utilisation d’engrais – et deviennent problématiques lorsqu’ils se retrouvent en trop grande quantité dans les sols.
Les eaux de pluie vont ainsi emporter avec elles sédiments et nutriments sur tout le bassin versant avant de se déverser dans le lac. Ces particules vont s’ajouter à la matière organique déjà présente dans le plan d’eau, se déposent doucement au fond du lac, et causent son envasement.
Le saviez-vous ?
Un bassin versant est le territoire sur lequel l’ensemble des eaux qui s’écoule (en surface ou souterraines) finira par rejoindre un même plan d’eau. Ceci signifie que toutes les activités présentes dans un même bassin versant ont un impact sur la qualité de l’eau du lac !
Cependant, c’est cette diminution du taux d’oxygène dans l’eau qui met la biodiversité du lac en danger : un manque d’oxygène peut survenir et faire fuir – ou tuer – de nombreux animaux aquatiques. Avec l’eutrophisation d’un lac, on assiste à des changements dans la quantité et la diversité des espèces animales.
Par exemple, les poissons nécessitant un taux d’oxygène dissous élevé, tel que l’omble de fontaine, sont graduellement remplacés par des poissons plus tolérants, comme la barbotte brune. Il est donc important de noter que la biodiversité ne disparaît pas totalement, mais se modifie avec les nouveaux paramètres de l’écosystème, et devient moins diversifiée.
Découvrez plus d’informations techniques sur le mécanisme d’eutrophisation grâce à notre fiche technique :



L’impact des activités humaines

- L’érosion des sols, qui amène des particules de sol chargées en nutriments aux plans d’eau (érosion des rives, sols mis à nu lors de coupes forestières, en agriculture, sur les chantiers, etc.)
- Les engrais domestiques (pour pelouses, platebandes, etc.) dont le compost
- Les engrais agricoles (engrais chimiques, lisiers, etc.)
- Les eaux usées (domestiques, municipales)
- Les produits domestiques contenant du phosphate (détergents, savons, etc.)
- Les rejets de sites d’enfouissement
- Les rejets industriels




La bonne nouvelle, c’est que plusieurs actions peuvent être entreprises pour freiner ces sources de sédiments, nutriments et pollutions !
D’ailleurs, tous les utilisateurs du bassin versant ont une part de responsabilité dans la protection de la qualité de l’eau.
Découvrez comment les propriétaires riverains, les gestionnaires du territoire, les agriculteurs et les forestiers peuvent modifier leurs pratiques pour réduire leurs apports en nutriments et en sédiments dans les cours d’eau :

CRE Laurentides (2009). L’eutrophisation. En ligne : http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/10/fiche_eutrophisation.pdf
Hade A. (2002). Nos lacs : les connaitre pour mieux les protéger. Éditions FIDES, 359 p.
Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Le Réseau de surveillance volontaire des lacs – Les méthodes. En ligne : https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/rsvl/methodes.htm